Enjeux d’approvisionnement et coût de l’IVIG au Canada

L’immunoglobuline intraveineuse (IVIG) est un traitement essentiel pour de nombreux patients atteints de diverses affections, notamment la myasthénie grave (MG) et d’autres maladies auto-immunes, telles que la polyradiculonévrite inflammatoire chronique, la myosite et la mononeuropathie motrice multifocale, entre autres.

Malgré son utilisation courante et le fait qu’il s’agit du médicament dérivé du plasma le plus utilisé, peu de gens réalisent que la chaîne d’approvisionnement demeure fragile. Le Canada augmente pourtant sa capacité nationale de collecte de plasma grâce à l’ouverture de dix nouveaux centres depuis 2020 et un autre prévu pour 2026–2027. Les collectes ont aussi augmenté dans les centres déjà existants.

L’autosuffisance nationale en immunoglobulines est passée d’un maigre 15 % à 27 % à la fin de l’exercice financier 2024–2025. Dix-sept pour cent proviennent des collectes de la Société canadienne du sang, et dix pour cent de Grifols, un producteur privé d’IVIG. Malgré ces progrès, la demande a augmenté de 10 % supplémentaires, ce qui signifie que l’écart entre les besoins des Canadiens et la capacité de production nationale demeure important.

La chaîne d’approvisionnement de l’IVIG

L’immunoglobuline intraveineuse provient uniquement du plasma humain. Il n’existe aucun substitut synthétique.
Le Comité consultatif national sur le sang et les produits sanguins a publié un plan national pour guider les hôpitaux lors de périodes de pénurie (NAC, 2024). Ces mesures visent à protéger l’accès aux traitements tout en rappelant que l’IVIG est une ressource limitée.

La demande augmente constamment. La neurologie, l’hématologie et l’immunologie clinique utilisent toutes l’IVIG. Certaines conditions qui l’utilisaient rarement y ont maintenant recours plus souvent, parfois à des doses plus élevées. Une étude de cohorte issue de la communauté d’immunologie canadienne a d’ailleurs démontré une croissance continue des indications (Harmon et coll., 2023). Tous ces facteurs contribuent à l’augmentation de la demande.

Le coût de l’IVIG au Canada

Les coûts liés à l’IVIG ne sont pas facturés aux patients, mais ils ont un impact important sur le système de santé. Le produit coûte en moyenne 60 $ le gramme. Une seule perfusion peut atteindre plusieurs milliers de dollars selon la dose. Pour les maladies chroniques nécessitant des traitements fréquents, le coût annuel par patient peut dépasser 100 000 $.

Santé Canada et les organismes provinciaux réévaluent régulièrement les coûts marginaux, la rentabilité et la viabilité à long terme. Ces analyses servent à déterminer les situations où l’IVIG est indiqué et celles où d’autres options seraient plus appropriées.

Combien coûte une perfusion d’IVIG?

Le coût varie selon la condition traitée et le poids du patient. En neurologie, notamment pour la myasthénie grave, les doses sont souvent élevées. Le coût total d’une perfusion peut donc se situer entre 2 000 $ et 8 000 $, lorsqu’on tient compte du médicament et des ressources cliniques nécessaires.

Des analyses comparatives examinent régulièrement comment l’IVIG se compare aux autres options thérapeutiques. Une évaluation économique canadienne a montré que l’Efgartigimod (Vivgart) offrait une meilleure valeur à long terme que l’IVIG chronique pour la myasthénie grave, lorsque les années de vie ajustées selon la qualité et les coûts à vie sont pris en considération (Siddiqi et coll., 2025). Ces résultats n’enlèvent rien à l’efficacité clinique de l’IVIG, mais ils soulignent les pressions financières qui y sont associées.

Accès à l’IVIG au Canada

L’accès à l’IVIG nécessite une évaluation par un spécialiste. Les neurologues, hématologues et immunologistes déterminent si le traitement est approprié et si les critères provinciaux sont respectés. Les hôpitaux appliquent des directives strictes établies par leurs comités transfusionnels.

Puisque l’IVIG est une ressource limitée, les spécialistes évaluent parfois d’autres traitements avant de le prescrire. La plasmaphérèse, les corticostéroïdes, les immunosuppresseurs, la SCIG ou certains agents ciblés plus récents peuvent être considérés selon la situation clinique. L’analyse de ces options fait partie d’une gestion responsable des ressources.

Pour les patients qui cherchent un accompagnement spécialisé, une clinique neuromédicale multidisciplinaire comme Neuro Outaouais offre un environnement complet pour évaluer la condition, confirmer l’indication d’IVIG et explorer les autres avenues thérapeutiques.

Vers un approvisionnement plus stable

Le Canada souhaite réduire sa dépendance envers les importations de plasma. L’expansion du réseau de collectes et la fabrication nationale découlant de l’entente avec Grifols représentent des progrès importants. Malgré cela, les produits d’IVIG demeurent sensibles aux fluctuations de l’approvisionnement mondial.

Traitements alternatifs à l’IVIG pour la myasthénie grave

Les progrès dans la prise en charge de la MG offrent maintenant des traitements qui agissent directement sur les mécanismes immunitaires responsables de la maladie. L’Efgartigimod (Vivgart), approuvé pour les patients atteints de MG généralisée avec anticorps anti-AChR, réduit les niveaux d’anticorps pathogènes.
À la clinique, nous participons à l’étude VIIM (Vivgard in IVIG) qui compare l’Efgartigimod à l’IVIG standard. Cette étude permet à certains patients d’avoir accès à des traitements innovants visant un meilleur contrôle de la maladie à long terme. Si vous souhaitez en savoir plus sur les nouveaux traitements pour la MG et déterminer s’ils pourraient vous convenir, communiquez avec notre équipe.

Références

medical professional inserting needle into patient’s arm to draw blood
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