Nous venons de compléter, en janvier, une étude clinique qui avait pour but d’examiner comment fampridine à libération prolongée (Fampyra) affecte les aspects de la marche qui n’ont pas été étudiés jusqu’à présent, lorsqu’elle est administrée avec un programme de réadaptation, selon l’approche de Neurogym®.

 

Quarante-quatre patients ont fait partie de cette étude à double insu où 50% des patients recevaient le Fampyra et 50 % le placebo. Pendant 14 semaines, les patients devaient prendre le traitement qui leur était assigné de façon randomisée (au hasard), en plus d’un entraînement physique de 6 semaines. Les patients devaient se rendre à cet effet chez NeuroGym 3 fois par semaine. Les entraînements physiques étaient d’une durée d’une heure par séance selon l’approche de NeuroGym®, pour un total de 18 séances.

 

L’étude s’est étalée sur une période de 2 ans. En janvier, quand l’étude s’est terminée, nous avons levé l’insu pour informer les patients de l’assignation du traitement qu’ils avaient reçu durant l’étude et nous avons fait des constats surprenants. Certains patients, chez qui nous avions constaté des améliorations significatives au niveau de leur mobilité, de leur équilibre et de leur niveau d’énergie avaient reçu le placebo durant l’étude. Ces patients étaient tellement surpris qu’ils avaient peine à y croire.

 

Les gens ont une croyance tellement importante dans l’effet d’un médicament sur leur santé et leur bien-être et sous-estiment l’effet de l’exercice physique. Cette étude nous en a fait une belle démonstration. Les patients espéraient tous avoir reçu le Fampyra et pourtant certains ont davantage bénéficié de l’entraînement que du Fampyra, puisque certains l’ont pris commercialement et l’ont cessé par la suite, faute de bénéfices. Beaucoup de patients ont cessé de faire de l’exercice, même s’ils en ont constaté les bienfaits. Une composante fondamentale dans cette expérience est la motivation.

 

De façon générale, tous les participants se sont améliorés, d’une façon ou d’une autre durant la période de l’entraînement et ont vu leur condition se détériorer lorsqu’ils ont cessé l’entraînement. Il y a 15 ans, on recommandait aux patients atteints de SEP de limiter leurs exercices physiques, de ne pas dépasser leurs limites, etc..

 

Maintenant, nous connaissons les bienfaits de l’exercice physique sur la neuroplasticité, c’est-à-dire, la capacité du cerveau de créer de nouvelles connections nerveuses. Nous encourageons donc, tous les patients atteints de SEP à faire de l’exercice régulièrement. Ce que j’aime des études cliniques, c’est qu’il arrive que des résultats confondent tous les partis impliqués et surprennent au-delà de nos attentes.

 

Maintenant, on pourra dire que l’expression suivante n’a jamais été aussi vraie: « Le cerveau est comme un muscle, il faut l’entrainer».… mais pas seulement avec des livres, mais avec des lbs. Cependant, pour en retirer le maximum de bénéfices, il faut trouver la motivation.

Chantal Paquette

Coordonnatrice d’études cliniques

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